• Son aïeul était une grande vedette. Un chanteur international. Politicien médiocre mais homme d'affaire malin comme un babouin.
    Allasane profitait encore, un demi siècle plus tard, de la notoriété et de la fortune amassée par le prince du Mbalax et des médias.
    Sinon qu'en 2083, Allasane s'appelle désormais John Antoine Chong Ndour.
    Il est Human pratiquant, son père ayant délaissé très tôt la religion Musulmane après les évènement de 2016 dans le monde.
    A la tête d'un consortium Sénégalo-Coréen spécialisé dans les réseaux sociaux anciens, Allasane est désormais Grand Maître Human pour l'Afrique de l'ouest.
    Human, cette foi nouvelle, sans dieux, fulgurante, née sur les ruines des religions anciennes conspuées, rejetées par les quelques centaines de millions d'être humains restés vivants.
    Les grands massacres de population des années 2015/2019 avaient, paradoxalement, apaisés la terre. La grande manipulation politico-industrielle démantelée ayant engendré un ordre nouveau où les médias avaient été expurgés au profit d'un seul et unique réseau social mondial.
    Le profit n'existait plus.
    Allasane, comme les 19 autres Grands Maîtres gérant la planète en parfaite harmonie, est élu des peuples du monde depuis 15 mois. Plus de 98 millions de likers en ont décidé ainsi. Des élections sans discours, sans campagne, basées simplement sur les profils des Humains consultables en ligne.
    Ayant remis ses biens à disposition de la communauté Human, il n'en gérait pas moins la saine répartition ainsi que le troc qu'il générait.
    Le troc avait avantageusement remplacé toutes les monnaies de la planète Terre; chacun travaillant pour chacun, sans intérêt, sans spéculation. Ce revirement, inimaginable avant le grand fracas humain, régnait dans un nouveau monde équitable, humaniste et bienfaisant.
    Un retour en arrière pour un futur vers qui, tous les habitants de la planète, avançaient désormais en harmonie.
    La terre reprenait des couleurs, des odeurs perdues depuis l'industrialisation. Bien évidemment, il restait encore quelques milliers de chancres, quelques poches de pollution qui ne s’éteindraient qu'après plusieurs siècles; mais, l'humain avait enfin compris quel freins actionner pour sauver sa terre.
    Allasane habite à quelques kilomètres de Tambacounda. La disparition de Dakar et l'avancée des océans l'ayant conduit à recentrer ses bureaux de gestion et sa demeure en ces lieux. Entre Sénégal, Gambie, Casamance et frontière de l'ancien Mali.
    Il est 23 heures en ce vendredi. Allassane coupe le système de caméra qui le filme en permanence pour être capté par le réseau social mondial. Ce n'est pas un soulagement mais une trêve de vie privée, acceptée par la communauté. Certaines intimités sont impératives...
    L'abolition du mariage n'empêche pas Allasane d'avoir une compagne, Claire.
    Claire est d'origine russe. Ses grands parents ont échappé à la folie de l'ancien bloc de l'est. Née sur les bords du fleuve Sine, Claire s'occupe, avec son compagnon et quelques milliers de Human de la répartition du Troc pour la zone African 3.
    Le couple participe pleinement au plan du métissage mondial 2222; ils ont 4 enfants superbes.
    Ce soir, Claire a préparé un plat alsacien, une choucroute. Sur la table, posée sur un carré de tissu Sérère, trône une bouteille de Pinot Noir. Les compagnons fêtent leur dix ans d'union.
    L'écran s'allume. Une info-alerte: "La calotte glacière a récupéré 3% de superficie sur les 12 derniers mois".
    Claire sourit. Les programmes mis en place pour assainir la planète n'arrêtent pas de porter leurs fruits.
    La démilitarisation et la destruction totale des armes dans le monde a rapporté tant de moyens que les progrès de réparation et de réimplantation de la faune et de la flore mondiale dépassent toutes les espérances des scientifiques.
    Les découvertes des nouvelles ressources marines et sous-marines s'avèrent beaucoup plus intéressantes que les anciennes explorations spatiales stoppées depuis 2016.
    Boundao Pierre, le cadet, joue sous la table avec d'anciens Playmobil. Ses sœurs dorment déjà, dans leur chambre, à l'étage.
    Demain, Allasane se rendra à Utopia. Là où la terre a recommencé à être sage et intelligente.

    La Girafe


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  • Souleymane a 5 ans! Il est né à Koulang, le quartier des pêcheurs. Papa est coiffeur au village, Maman boulangère à Ngaparou.
    Grand Père est constructeur de pirogue. C'est le charpentier naval de Koulang!
    Souleymane aime bien Koulang. Parfois, il s'aventure à Saly, chez les Toubabs. Chez les Saï-Saï, les antiquaires. Il passe devant le loueur de quads, les restaurants, les hôtels...
    C'est à quatre cent mètres de sa maison; pourtant, c'est un autre monde, un autre univers. L'autre jour, au rond-point, une dame , une "turist", lui a donné cent francs. Il a dit "merci". Un talibé ne sait pas dire merci. Mais, la dame n'a pas compris ça, non plus...
    Parfois, des voitures passent dans le village; des clandos, des Toubabs aussi . Ils vont aux restaurants du bord de mer, aux gîtes. Il les regarde passer. Peu s'arrêtent, même dans les bitiks, à la halle.
    Monsieur Pierre, lui, il habite le quartier. Il a son restaurant au village. Il est rigolo Monsieur Pierre! Il a un drôle d'accent, un gentil sourire. Parfois, il observe, depuis sa terrasse, quand Souleymane va laver le mouton sur la plage avec son grand frère Moussa.
    Parfois, aussi, Monsieur Pierre fait des photos. Il aime bien le village!
    Dans ses yeux, il y a de la tendresse, de l'étonnement encore; de l'émotion aussi. Souleymane, il a compris ça!
    Son grand-Père a construit une nouvelle pirogue et, chaque jour, Monsieur Pierre est venu faire des photos. Immortaliser l'avancée des travaux. Il a photographié la grande scie, les planches. Tous ces petits détails de travail que les toubabs ne voient pas d'habitude. Monsieur Pierre, si!
    Toutes les semaines,il vient se faire beau au salon de coiffure. Comme il a des poils, des cheveux  bizarres, il paie plus cher... Hier, il a rasé son menton. Il est rigolo Monsieur Pierre!
    Il a une drôle de voiture blanche qui fume, qui tousse quand elle traverse le quartier. Avant, il avait une moto. Elle doit être en panne ou cadavérée... Souleymane, il préfère quand Monsieur Pierre fait les commissions à pied...
    Monsieur Pierre, il fait ses courses dans le quartier. Chez les tantes de Souleymane, chez le Mauritanien. Il achète son poisson au retour des pirogues, sur la plage.
    Pour Noël, Monsieur Pierre a offert des cadeaux! Avec sa femme et Lamine. Ils sont gentils.
    Son grand Père a dit l'autre soir, sous le neem, que Monsieur Pierre, il était bien intégré à Koulang. Souleymane n'a pas tout compris, sinon qu'il aime bien ce drôle de Toubab avec son gros ventre et ses lunettes rigolotes.
    Monsieur Pierre, il doit aimer les animaux. Il a recueilli un chat qui n'a que trois pattes. Il regarde souvent les chèvres, les zébus qui mangent les déchets sur la piste, devant les concessions. Depuis quelques jours, Monsieur Pierre regarde beaucoup les ânes.
    Souleymane a remarqué ça. Et, ça l'intrigue. Qu'est-ce que Monsieur Pierre va encore inventer!?!
    Sa tante, celle qui vend des fraises en face du Casino, dit souvent "Celui-là, c'est un original...mais il est gentil; nio far..."

    La Girafe

    photo: Pierre Sirère


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  • Pedro, chaseur de crabes
    Il va avoir soixante ans, le 9 juillet prochain.
    Son nom, sur Skype est suivi de l'avatar "Chasseur de crabes". Sur Facebook, sa trace s'arrête au 21 novembre 2014. Il a quitté les pistes le 25. Pistes du cirque de la vie, pistes de latérite, pistes du Saloum, pistes de la vie visible, tangible; celle des autres, ceux qui restent...
    Sous le grand chapiteau, il a fait le clown, l'acrobate, le dompteur de fauves, l'équilibriste, le passeur de bonheurs et d'émotions. Le Monsieur Loyal, surtout!
    Sur les pistes Sénégalaises, sur les tans entre Palmarin et Pointe Sarène, les latérites entre rôniers et acacias, les chemins de brousse et de traverse, il a fait le con. Il s'est ému, éclaté; a ému, a donné, a reçu. Il a été heureux.
    Sur le sable, au bord de l'océan, il regardait l'horizon, les aurores, l'angélus orange, les couchers de soleil somptueux et chauds comme l'amitié, l'amour, l'humour et la fraternité.
    Le chasseur de crabes avait décidé de se battre, de croire en la médecine des hommes. exterminer le cancer qui le rongeait depuis deux mois seulement. Une armée de métastases contre un seul homme; une seule volonté contre l'injustice de la maladie...
    Il a perdu la bataille, puis la guerre.
    Il voulait prendre la dernière pirogue avant la nuit. caresser le bois du ponton; une dernière fois, une dernière chance. Tailler les courants au travers des bolongs, passer la mangrove, aller vers le delta, l'océan. Filer vers l'horizon et laisser la pirogue rentrer seule sur la gréve... Faire confiance, comme toujours, au vol des pélicans, des aigrettes ardoisées. Elles savent le chemin. Jusqu'au dernier.
    Il n'a pas eu le temps.
    Il a fermé la bitik Pedro. Nous, ses potes, on ne sait plus où aller chercher notre tranche d'amitié, notre bol de bonheur, notre mbourou d'affection, notre magicube de tendresse... Ataya ou café touba? Les deux Pedro, les deux!
    Pourtant, pour lui, on va continuer à bouffer du Sénégal. On va continuer à tracer le Saloum, croiser les pistes à charrettes, se faire emmerder par les cadors d'Mbour, s'émerveiller des bouilles des gosses, rigoler avec les banabanas, les antiquaires, les jardiniers, les Fatous, les Gazelles!
    Demain, on te laissera t'envoler au vent du Sahel. Tu te déposeras là où tu veux, au gré du hasard, de l'alizée, de l’Harmattan. Un zébu reniflera le pied d'un mil et se souviendra de ton short orange, de ta bonne bouille de Toubab jovial. Un marabout passant du côté de Yayème lèvera les yeux vers le ciel pour te saluer, incrédule. Une petite fille montera dans le baobab ou le fromager pour voir là où tu vas, encore, poursuivant ta route vers Popenguine, Toubab Dialaw, Diamnadio,... Te perds plus!
    La grande mosquée de Ouakam écartera ses minarets pour te laisser aller vers les dunes du Retba. Elles auront le rose aux joues de te regarder passer, Puis, Kébémer, Lompoul, Louga, Saint Louis...
    Te connaissant, au Djoudj, tu obéiras à l'instinct des pélicans, aux cormorans et tu feras demi tour.
    Direction le fleuve Gambie, le Niokolo! A gauche toutes! Kédougou, la grande piste vers Salémata, les bétiks, les Bassari! Douche froide à Dindefelo.
    Douche froide...
    On vient d'y avoir droit Pedro. Enfoiré!

    La Girafe


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  • ChopinAccroché au mur en banco par un jeu subtil de clous et de corde, je suis attiré par un vieux miroir au tain altéré par les ans, le vent, le sable du Fouta.
    J'y découvre ma gueule d'homme.
    Plus très jeune, plus très frais. Cheveux rares en bataille contre une vieille brosse qui a, aussi, perdu son chemin entre Atar et Matam. Barbe plus sel que poivre, plus ensablée que sale...
    Les yeux sont rougis par le sirocco et la fumée de cigarettes. Tristes, cernés de toutes parts par les errances de la vie. Le teint est marron, hésitant entre cuivre latérite et croute de tann. L'alcool joue caméléon, souvent...
    Ma vieille chèche blanche pend lamentablement sans même masquer ses taches, ses trous. Pas même mon long cou ridé.
    Sale gueule d'homme.
    Baroudeur, anarchiste, rêveur, alcoolique, candide, nostalgique...pathétique!
    Ni blanc, ni noir. Sans doute métisse dans ma tête cabossée par trop de sensibilité, d'amour, de voyages insensés entre Utopie et Réalité...
    Deux pays aux frontières troubles, vagues. Deux îles en Absurdie!
    Je m'y fracasse souvent; jeté sur des rivages, familiers pourtant mais, où, toujours, un nouveau rocher émerge, blesse la peau, arrache la chair, saigne le cœur et l'âme.
    Qu'est-ce que je fais là?
    Sans bagnole, sans argent, sans femme, sans enfant. Où est la route, la piste? Où est demain?
    Difficile l'auto-lobotomie... Il doit bien rester quelques souvenirs. Une désespérance, une errance, encore, à oser.
    J'avais un ami. Mort au combat; guerre perdue contre une armée de métastases, quelque-part en Chirurgie...
    Je suis seul. Finalement, il y a une certaine perversion qui fait aimer cette solitude. Qu'elle soit subie ou volontaire. Là aussi, la frontière est embrumée. La lucidité se perd, aussi, parfois.
    Je suis seul et pourtant, non! Oh que non! Chopin est là. Il dort, tranquille, sur un vieux tapis Sérère, au pied du lit.
    Jeune Laobé qui m'a apprivoisé à Kébémer. Adopté à Gad Kebe. Une seule caresse a suffit. Il ne devait pas savoir qu'un être humain en était capable...
    On partage la largeur des pistes à charrettes désormais. Lui, toujours à ma droite. Étrange, troublant...
    Il a les oreilles bouffées par les vers de Cayor mais elles se dressent quand-même à chaque alerte, à chaque regard complice.
    Mon pote Chopin!
    Pourquoi Chopin? Ce fut immédiat, instantané, irrépressible! J'aurais pu l'appeler "le chien", "Banania", "Toubab", "xaj", "Rachmaninov"!
    Et lui? Je me demande, dans sa tête de chien, comment il m'appelle?
    Quand il me regarde, parfois, je pleure. Des larmes coulent sur mes joues. Merde, ça fait un bien fou!
    Les clandos du goudron n'aiment pas les chiens. Donc, on marche, Chopin et moi. Les pistes, les chemins de traverse, ça nous va bien. Un village, une concession, quelques Peuls en transhumance nous regardent passer, nous reniflent. Parfois nous invitent. La chaleur humaine s'apprivoise, aussi.
    Je suis fatigué. Envie de me poser. Tout à l'heure, un camion va passer. Daouda va charger du sel à Palmarin. Il a promis de nous déposer vers Samba Dia, dans le Saloum.
    Chopin et moi avons besoin d'eau, de bolongs, de respirer la mangrove, de revoir des pélicans, des aigrettes ardoisées, des vanneaux éperonnés. J'ai envie de regarder le chien jouer avec les diabars et les thiofs avant d'en choisir un, au hasard subtil... Une flambée d'herbes sèches, du bois mort. Repas de rois!
    Besoin de me laver la peau et l'esprit. Le cœur, faut trop récurer... Poser mon cul au bord de l'eau. Sentir les feuilles mortes, cuivrées des palétuviers me chatouiller les pieds. Écouter le silence. J'ai envie de demain, soudain.M'éveiller avant l'aurore, à côté du corps chaud, apaisé d'Ami. Chopin fera semblant de dormir, encore. Je devine qu'il veillera à ce que je ne m'éloigne trop du ponton. Un chien sait que l'homme a parfois envie d'aller se perdre, seul. Trop loin...

    La Girafe


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  • Saly Portudal, fin du siècle dernier. Quartier Koulang-bitiks
    Un couple de toubabs vient d'acquérir une jolie petite case dans une résidence que le promoteur promet d'amener à bon port...
    La réception est correcte, la maison meublée conformément au contrat signé un an plus tôt. Seule la décoration fait défaut. Le couple, au fil de ses promenades, de ses visites dans le pays, s'offre parfois l'un ou l'autre objet typiquement typique...
    Le marchandage faisant partie du sport national, à l'instar de la lutte traditionnelle, le couple se fatigue souvent les fesses sur le banc des palabres. Faisant mine de se lever, de partir, de revenir, d'hésiter, de tâter, de froncer les sourcils, de prendre du recul, de soupirer et de finalement acheter le masque convoité, le canari courtisé, le tableau souhaité, le batik qu'on ne peut que posséder; pièce unique créée par un vieux  Gambien unijambiste juste avant de rendre son âme à Allah...
    De plus, le dessin représente une scène mettant en présence un éléphant et une jeune vierge, mi-nue, s'astreignant à défoncer un pilon de mil à l'ombre d'un cocotier où trainent quelques poules, un phacochère et deux gazelles pré-pubères. Irrésistible!
    Le batik est de très grande dimension, peint dans les tons ocre-latérite sur un tissu écru de bon aloi. Sa place est toute trouvée sur le pan de mur de la tête du lit à baldaquin de la case.
    Très heureux d'avoir remporté cette pièce unique à un prix dérisoire, le couple s'en retournera une autre fois chez cet antiquaire, adorable et compréhensif, pour acheter, de haute lutte, un autre batik pour la salle à manger. Le marchand, reconnaissant de la fidélité de ses clients allant même jusqu'à leur offrir un petit éléphant en bois d'ébène qui atterrit sur la table de nuit en fraké de la chambre d'amis...
    A chacun de leur séjour, le couple passe saluer Omar, le vendeur de batik. On s'enquiert de sa santé, de celle de sa femme, ses filles, la grand-mère, l'oncle et, évidemment, toute la concession. Sinon qu'Allah est grand et que tout va bien! Lui même renvoie les salutations et prend des nouvelles du couple, de sa famille et de la France entière...
    Un grand sourire illumine sa bonne bouille de Wolof, allant même jusqu'à retirer son bois-Colgate quand il parle avec ses grands amis toubabs. Les retrouvailles sont toujours conviviales, d'autant qu'Omar a toujours de nouvelles pièces uniques, exclusives, importées directement de Banjul par son frère, bien placé pour dénicher des trésors nationaux et les passer en fraude, la nuit, par le fleuve. C'est que les douaniers ne rigolent pas avec le patrimoine national en Gambie!
    Évidemment, cela majore le prix mais, quand on aime, on ne compte pas!
    Voici quelques temps, quasi quinze années après l'achat des batiks, la revente de la case, la séparation du couple, Omar revoit son client, son ami de toujours. L'homme confie sobrement à l'antiquaire ses déboires financiers et sentimentaux.
    Alors, Omar s'émeut. Ses yeux deviennent humides et ses lèvres tremblent légèrement. Il se retourne, avance dans la pénombre vers le fond de sa bitik. Lève le couvercle en cuir fauve d'un petit coffre mauritanien et en sort quatre billets de dix mille.
    Le plus discrètement et le plus sobrement du monde, il fait glisser les quatre billets pliés, repliés, dans la main du toubab. " Je crois que je t'ai pris trop quand tu m'as acheté mes batiks"

    La Girafe


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